Wednesday, May 30, 2012

De profundis

Anecdote Abyssal ou 20,000 lieux communs sous l'amère

(le titre n'a vraiment pas rapport)

L'autre jour, l'étiquette de mon chandail dépassait de mon col et cela agaçait une collègue de travail qui voulait le remettre à l'intérieur. Je me suis dit: “Tiens, ça ce n'est pas une étiquette mais une allégorie!”

En effet, les gens nous étiquette bien volontier -- lui c'est un ci, ou un ça -- et après ils ne pensent qu'à ça ou ne voient que ça et cela les agaçe.

Cela me rappel d'ailleurs l'histoire d'un gars que j'ai entendu autour de l'abreuvoir et qui avait, disait-on, un petit travail de fonctionnaire qu'il faisait tranquillement, efficacement, avec équanimité et surtout une bonne dose de sarcasme. Mais un jour quelqu'un l'a étiquetté comme fainéant (allez donc savoir pourquoi, des fois, les gens ont des attentes irréalistes et, sans raisons apparentes, on vous étiquette comme un bon à rien [bon aryen?]). Peu importe les efforts qu'il faisait, on le considérait toujours comme tel. Alors, il a continué à travailler tranquillement mais, cette fois, sans trop se soucier de son travail. L'âme n'y était plus. Ce n'était pas tant son attitude qui posait problème que celle que les gens avaient à son égard. Puis, un jour, on l'a changé de poste, mais ses nouveaux collègues ne voyaient que son étiquette. “Il parait que c'est un fainéant”, disaient-ils. L'ironie c'est que les gens se battaient maintenant pour avoir son petit poste tranquille. Était-il vraiment fainéant ou était-ce que les gens étaient plutôt jaloux de son insoucience et de son petit poste tranquille? Qui sait?

La morale de cette histoire (ah bon, il y en a une?) c'est qu'il n'y a pas de mauvais employé: Il n' y a que de mauvais gestionnaire. Un employé c'est comme un outil: il ne peut rien faire de lui-même et si tu veux de bons résultats il faut juste savoir comment les utiliser. On ne va pas utiliser un tourne-vis pour planter un clou. Et même on ne va pas utiliser un tourne-vis “Philips” (étoile) pour river une vis “Robertson” (carrée). Le devoir de tout bon gestionaire est de connaître les forces et les faiblesses de ses employés afin de pouvoir les assigner aux tâches où ils excellent le mieux.

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